Ensuite, observons que cette question n’a donné lieu à aucun débat, et les problèmes soulevés lors du conseil municipal du 13 novembre 2008 sont définitivement tombés dans l’oubli.
Pourtant le sujet mérite que l’on s’y attarde un instant :
- Le prix de l’eau en Ile de France est sur évalué en raison de l’absence de concurrence Notre article du 15 novembre proposait de profiter de la dynamique du Grand Paris (ou de Paris Métropole, au choix) pour rationaliser la production de l’eau en Ile de France et introduire une saine concurrence entre les opérateurs
- Le rapport sur le prix de l'eau en 2008 souligne que, depuis 15 ans, la part du prix de l’eau correspondant à la « distribution de l’eau » (assurée par le SEDIF) a augmenté de 42 % , soit un rythme moyen d’évolution de 2,4 % par an. La part «assainissement » ( assuré par la SIAAP) du prix de l’eau a, de son côté, été multipliée par 2,6 en 15 ans, soit un rythme moyen d’évolution de 6,5 % par an. Et la part « taxes et redevances » du prix de l’eau a été multipliée par 2,2 en 15 ans, soit un rythme moyen d’évolution de 5,5 % par an.
La facture globale a de ce fait quasiment doublé en 15 ans. Cette augmentation de 84 % correspond à un rythme moyen d’évolution de 4,2 % par an.
Sur la même période,l’inflation (hors tabac) correspond à une hausse de 24,3 %, soit un rythme moyen d’évolution de 1,5 % par an. - Et les perspectives à moyen terme laisse présager de nouvelles augmentations sensibles du prix de l'eau.
La Directive relative au traitement des eaux résiduaires urbaines (DERU) est une directive européenne environnementale majeure qui requiert des investissements massifs. Cette directive conditionne l’atteinte des objectifs de qualité des eaux en 2015.
Le suivi de l'efficacité des usines d'assainissement du SIAAP montre que deux usines ont des résultats médiocres en matière de traitement de l'azote (Seine aval avec un taux d'efficacité de 27%, et Marne aval avec un taux de 39%).
Pour répondre à ces exigences, le SIAAP a adopté un schéma directeur d’assainissement pour la période 2007 - 2021 qui prévoit un investissement global à 3,927 Milliards€. Et le 11 mai dernier, Le Conseil d'administration du SIAAP a voté le schéma directeur de la refonte de l’usine Seine aval.
De son côté, Le SEDIF a publié sur son site le 20 avril 2009 « L’avis d’appel public à la concurrence », qui fait suite à la procédure de choix du futur mode de gestion . Il refuse tout idée d'allotissement ou de découplage entre production et distribution, ce que recommandait pourtant fortemment le Conseil de la Concurrence et la Cour des Comptes. Véolia va donc conserver son monopole et le consommateur en fera les frais.
Enfin, les taxes sur l'eau et l'assainissment étant relativement indolores, il est fort probable que la tentation sera forte de les augmenter à nouveau.
Au total, le système est suffisament opaque pour que chaque partenaire puisse y trouver son compte en reportant la charge sur le consommateur. L'absence de "Class Action" - que Nicolas Sarkozy s'était engagé à mettre en oeuvre sans tarder lors de la campagne présidentielle - qui permettrait aux consommateurs de se regrouper pour faire valoir leurs droits et exiger un minimum de transparence dans la fixation du prix de l'eau, explique que, pudiquement, personne ne souhaite soulever le voile. Le conseil municipal de Nogent ne fait pas exception à la règle.